Le Léviathan d’Anish Kapoor

6 janvier 2020   |   by zoe

4ème édition de Monumenta au Grand Palais

Au premier abord cette grande forme violine m’a paru insignifiante.

Elle ne porte pas de signes à lire, elle est purement sensitive. Elle échappe à la saisie de la pensée immédiate. Il est toutefois plaisant et intéressant d’en parler. Cela est peut-être le propre d’une œuvre d’art d’arriver à trouver un accueil dans la discussion, ce qui la socialise et l’inscrit dans la culture et dans la civilisation.

Le Léviathan d’Anish Kapoor m’évoque des formes et une expérience sensorielle organiques : fesses rebondies de femme, creux des reins, formes généreuses d’un corps de femme, testicules.

« Cette grande force archaïque est pour moi liée à l’obscur. C’est un monstre encombré par son corps qui garde des régions oubliées de notre conscience. »

La phrase d’Anish Kapoor pour décrire cette œuvre m’évoque des problématiques liées à l’identité des femmes. Il dit aussi espérer avoir créé avec Leviathan, un « objet du XXIe siècle ».

Les médias, les gens parlent des femmes en ce moment et c’est une tendance qui va certainement se poursuivre. On en parlera certainement pour leurs qualités propres: l’engagement et la préoccupation pour le monde, pour les plus courageuses. Déjà, en octobre 2011, trois femmes ont reçu le pris Nobel de la Paix.

Cette problématique de l’identité féminine est liée au corps féminin, qui nous encombre ou qui est dompté par des attributs que l’on qualifie de féminin, ou mascarade. Ce corps garde des régions oubliées de notre conscience ou autrement dit ce sont des régions de potentialités et de latence, qui travaillent, comme l’inconscient le fait selon Lacan comme le meilleur travailleur social.

et début de pénis : plan en croix des églises catholiques qui rappelle le transept et la nef .

Anish Kapoor a dédié son oeuvre à l’artiste chinois Ai Weiwei, détenu au secret en Chine, jugeant « inacceptables » son arrestation et sa disparition. Il ne le connaît pas personnellement mais estime qu’il a un devoir de solidarité avec son collègue chinois.

Objet contenu dans l’espace du grand palais mais objet que l’on ne peut pas appréhender dans sa totalité par la perception, car l’objet se cache lui-même tellement il est grand. Un peu comme la Terre dont on ne peut appréhender qu’une partie, celles de nos perceptions immédiates. Il faut le développement de la science pour reconstituer l’intégralité de l’objet Terre, le mesurer, le conceptualiser.

Spectateurs désemparés car pas d’outils à la saisie conceptuelle : comme un plan ou une carte pour la représentation de la Terre.

La couleur aubergine de l’œuvre à l’extérieur qui devient rouge sang à l’intérieur par le passage de la lumière à travers les parois membranes. Cette couleur aubergine s’accorde à l’extérieur au vert-gris et au jaune de la peinture des structures métalliques.

La charpente métallique de la grande verrière projette des ombres complexes sur l’œuvre à l’intérieur et à l’extérieur lorsqu’il y a du soleil.

L’intérieur : intérieur d’un utérus, d’une matrice féminine. La membrane vue de l’intérieur est comme une peau tendue à travers laquelle filtre de la lumière. Comme la lumière d’une lampe de poche vue à travers une joue ou une main.

Pression dans le sas, dans la poche.

Sensation de sécurité / d’être rassuré à l’intérieur ou provoque la sensation désagréable d’étouffement d’oppression.

Pourquoi ce titre, cette couleur, cette forme. Ombre de la couleur aubergine est couleur terre. La surface est lisse, comme un ballon laque japonaise

Jeu entre vide et plein : vide intérieur de la forme, et jeu entre le plein de la forme à l’extérieur et le vide de l’espace de la nef du grand palais.

Ventre de la baleine : Léviathan biblique.

Cinéma : hors-champ

Perception visuelle

Nœud borroméen ou plutôt forme de trèfle en volume

Fait penser à une montgolfière, au cremaster de Mathew Barney

Œuvre sociale : fait parler

Il y a un côté New Age, pauvre : reprend le type de l’architecture d’une église mais appauvrie

Nouvelle religion, message simplifié

Pas assez nouveau