Une femme

12 novembre 2019   |   by zoe

Une femme s’est levée, seule, sombre.
Des haillons, vêtements vétustes et déchirés l’entourent amplement.
Elle se lève du sol, allongée qu’elle était dans la terre boueuse.
Ses vêtements sont sales et salis de cette boue noire.

– Je ne me souviens plus de rien, se dit elle, marmonne-t-elle.

Un observateur qui pourrait être là, mais qui n’y est pas, qui pourrait être un escargot, ou la fourmi ou l’écureuil, ou l’enfant des bois observant la civilisation. Un observateur pourrait se demander ce qu’il lui est arrivé : un choc, une folie, une baston, un sommeil, une maladie ?
Nous n’en saurons rien.

Cette femme se lève difficilement et regarde autour d’elle.
Elle ramasse dans sa main quelques chicots en or.
Ses cheveux noirs sont plaqués à son crâne, d’ailleurs il pleut encore.
Il n’a pas arrêté de pleuvoir depuis 3 jours, détrempant les pelouses, les sous-bois aux feuilles mortes et rousses, et aux odeurs de champignons.

Marine est enfin debout, elle s’avance sur la route de terre et de goudron.
Passe une mobylette rouge dans ce paysage noir.
La conductrice s’arrête et prend Marine pour l’amener jusqu’au prochain village.

Dans la ville Mme Banu nourrit les pigeons de graines rouges.
Une vieille dame est assise dans un rocking chair sur une terrasse verdoyante, où la végétation est foisonnante, luxuriante.

Le sol est dallé de larges pierres plates.
La vieille femme se balance doucement.

Une petit fille est à côté d’elle et l’écoute, écoute ce qu’elle dit quand elle parle, ce qui fût rare.
Elle s’est souvenue de son errance sur les routes noires, de la pluie qui collait ses cheveux,
de ces dents en or qu’elle avait récupérées et qu’elle collectionnait depuis.

Un garçon aura-t-il un jour une existence dans cette symphonie de femmes ?
Un petit garçon blond, assis sur les marches d’un perron, regardait la cour et ses algues.
Il en émanait une lumière douce et tranquille.