Corps

12 novembre 2019   |   by zoe

Le sein en argent de Pauline, le sexe de femme de Courbet, les statues grecques où il manque les bras.
Comment éprouver son corps dans son ensemble ?
Par le plaisir et le désir certainement, mais quelle cartographie cela donne-t-il ?

Un homme se déplaçait lentement dans une pièce claire, et obscure par moment.
Un homme nu se déplaçait lentement dehors, dans la nature, dans la jungle ou la savane, la forêt ou la prairie.
Cet homme nu essayait de construire une maison avec des pierres de taille, trouvées dans une abbaye cistercienne.
Ces pierres régulières, ocres et dorées à la lumière, grise et sereine en l’absence de feux, reflétaient l’âme de ce pauvre homme nu, dans ce désert humain.
Et si la chair humaine était cette pierre ocre rose, cette dureté contre laquelle on se casse les dents, pourquoi ne représenterait-elle pas la chair de l’homme, son bien le plus précieux, fossilisé.

Une carte postale rouge, jaune et noir.
Une maternité sévère, l’enfant à la place du sexe.pas de sein.
Un visage féminin et maquillé, une épaisse chevelure noire.
De grands yeux en amande, une bouche pulpeuse, un nez droit et fin, un visage ovale.
Voici l’idéal féminin de Loustal et Kirchner à un siècle de différence.

Un homme noir, un africain, entre dans une pièce.
Il semble très intéressé par le premier tableau accroché près de lui et qui représente deux cuisses d’homme de profil, dessinées au fusain.
Entre alors une femme noire, africaine, le regardant regarder.
Un enfant naît alors de leur regard.

Glose,
Des carrefours des villes.
Orthogonaux ou souples,
Les carrefours s’entrelacent et s’imbriquent,
mais le non-mathématisable peut être s’imprime à défaut de s’écrire.
Les artères bouchées, le mois prochain c’est l’autre.

Manque à la parole le geste, désignant l’autre gambette du bipède quinquagénaire.